Les membres décharnés sous de noirs oripeaux
Ils nous tendent un moignon pour chasser la camarde
Un jour, oh rien qu’un jour, à se tanner la peau
Un jour encore, une heure de plus, un soir qui tarde
Pour feindre appartenir au soleil des vivants.
Nous les voyons pourtant, agglutinés et sales
Implorants, ironiques, l’invective cinglant
Surgissant des latrines où ils taisent leurs râles
Postillonnant leurs quêtes affalés sur nos bancs
Las nous les ignorons ces cohortes de gueux
Ces amputés d’espoir qui ne seront pas vieux,
Quelle est cette vindicte qui les a crucifiés ?
Quelle vérité absconse a choisi ces victimes ?
Déambulant, passifs, entre les endormis
Taiseux cauchemardant sur d’innommables crimes,
Nous oublions d’aimer sur le chemin de vie.
Peu-t-on réconcilier nos consciences et nos actes ?
J’ai choisi d’avoir honte ; la honte est corrosive
Elle suscite l’action et de la repartie
J’ai choisi de parler, j’ai choisi l’empathie,
Je consacre du temps, sans humeur excessive
L’écoute est pansement des écorchures du cœur
Quand le rideau s’affaisse quand la nuit est profonde,
Il survit dans nos rues des ombres encombrantes,
Hâtons nous de les voir, qu’on leur ouvre la ronde
Qu’on les chasse de la nuit pour que nos jours s’enchantent.
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