Enclave d’infini au cœur de ce bas monde,
Car la terre est menue et sans limites l’onde,
O mer ta démesure est à l’aune des dieux
Ton espace géant est l’annexe des cieux !
Lorsque tu te répands en beuglements sonores,
On croirait un lion qui le sable dévore.
J’aime te contempler du haut de tes remparts,
Le regard enivré par l’azur, ton nectar,
Lorsque tes blancs moutons en cohorte grégaire,
Se bousculent, compacts, sous l’œil de leur bergère.
Las ! Tes raz-de-marée et autres tsunamis
Font autant de dégâts que des fronts ennemis.
Lorsqu’éclate ton ire aux clameurs formidables
Nos châteaux-forts d’orgueil se font châteaux de sable ;
Combien de matelots partis avec entrain,
Firent le lendemain des veuves de marins !
Combien mirent le cap pour de vierges frontières,
Qui ne purent jamais proférer le mot « terre ! ».
Combiens d’aventuriers mus par des rêves d’or,
Na revirent jamais la rade ni le port !
Conquérants au long cours dont la course fut brève
Vous tombâtes à l’eau à l’instar de vos rêves.
De la fière Ibérie l’invincible armada
Fut vaincue par tes flots et non par le combat ;
Quand valse le bateau et que la proue se cabre,
Strauss s’éclipse au profit de la danse macabre.
De Paul et Virginie tu brisas le destin
Dont l’idylle dura l’espace d’un matin.
Océan du mystère et des incertitudes,
Qui as fait un tombeau du golfe des Bermudes !
Sur la route du rhum ô combien de skippers
Durent boire la tasse et non pas la liqueur !
Mais malgré tes fureurs, grande bleue on t’admire
O mère du meilleur aussi bien que du pire !
Des baladins issus de marines cités,
Chantèrent ta splendeur et ton immensité.
De Brassens à Trenet au rythme de la houle,
Ils firent de ton bleu une diva des foules.
Tu as tant fasciné de poètes côtiers
Tels que Chateaubriand qui repose à tes pieds !
Quand tremblent tes rochers sous les gerbes d’écume
Le mage subjugué, lyrique prend sa plume.
O Nature inspirée qui peint le monde en bleu,
De l ‘azur de la mer jusqu’à l’azur des cieux !
Océan d’épopée, des voyages d’Ulysse
Jusques à l’Atlantide et aux profonds abysses !
Mers du sud de légende, asile des forbans
Des îles sous Phébus, des îles sous le vent.
les Grecs t’on consacrée en inventant Neptune,
On peut même te voir dans les quartiers de lune.
A Baudelaire enfin l’honneur du dernier vers :
Homme libre toujours tu chériras la mer.
- Vues2112
- Aime0
Bonjour mon cher Isangrin,
Ravie de te lire ici comme au bon vieux temps. ☺☺☺
Quel magnifique hommage à la mer.
Ta voix n’est point discordante, à l’instar des grands que tu cites :
“Des baladins issus de marines cités,
Chantèrent ta splendeur et ton immensité.
De Brassens à Trenet au rythme de la houle,
Ils firent de ton bleu une diva des foules.
Tu as tant fasciné de poètes côtiers
Tels que Chateaubriand qui repose à tes pieds !”
Tu es excellent dans tous les registres !
Merci et bises amicales.
Bisous : j’♥♥♥ et vote
Belle journée dominicale
Clarie♫♥♫
Merci Clarie; ce bon vieux temps n’est pas si loin; c’est un poème que j’avais dédié sur jepo à lumières d ‘horizon dont la mer était la principale source d’inspiration; moi qui suis de la montagne j’ai parlé de la mer,peut-être que paradoxalement on parle mieux de ce qu’on connaît mal ; il faut dire que pour l’évoquer j’ai convoqué l’histoire littéraire et la Mythologie pour me donner un coup de main; bisous et au plaisir de te lire
ah bon tu t’es fait assister de dragons!!!
EM
Salut,
Des critiques d’abord :
“Lorsque tu te répands en beuglements sonores,
On croirait un lion qui le sable dévore.”
Bizarrerie : les lions beuglent-ils ? 😉
“les blancs moutons” : très banal intrus (et facilité inhabituelle) dans ce troupeau de vers globalement plus élevés.
Le dernier vers est le plus MA-GNI-FI-QUE 😀
Et des applaudissements :
Je retrouve avec plaisir tes rimes sonores et la verve de ton Inspiration qui aime l’effort. Tu te creuses la tête en écrivant, et ça se sent.
A bientôt,
G.
Construction bien rythmée comme une œuvre hugolienne…dont les rappels historiques, littéraires ou mythologiques sont autant de jalons de bord de mers…
Il y a d’autres quais où les vagues sont plus fréquentes et déferlent sans compter…ici la mer est plus étale…car le vent s’est calmé
Bien à toi
Tonin
En effet Tonin; l’ancien Jepo était le cap des tempêtes; le nouveau fait plutôt penser à la mer de la tranquillité; et ne nous en plaignons pas ! Ceci dit s’il n’y a pas trop de tangage dans mes vers, je ne suis quand même pas Claudel dont les vers épousaient le rythme de la houle; merci et bien à toi
C’est vrai que la mer c’est bien lorsqu’elle est illuminée de Lumières-d’Horizon…
Amicalement…
Rym
certes d’ailleurs tu sembles te souvenir que c’est à elle que j’avais dédié ce texte sur l’ancien Jepoeme; hélas à ma connaissance elle n’est pas sur le nouveau; bien à toi
C’est une sorte de medley, de pot pourrie, d’anthologie , une peu de tout ça et la mer n’en finit pas de faire des vagues.
C’est très plaisant à lire parce qu’à chaque nouvelle évocation on se prend à dire “Ah! lui c’est Hugo! Lui c’estRacine… Etc. UN jeu en somme!..
Merci!
La mer comme une seconde mère en somme.
Comme disait ce chanteur (déjà âgé et usé) ;
c’est pas l’homme qui prend la mer c’est la mer
qui prend l’homme, O combien de capitaine disait
quant à lui ce cher Hugo. Merci pour la belle lecture
Isangrin.
Cordialement
M-Wolff
Bonsoir et merci pour ce partage.
J’aime l’amer de la mère euh non de la mer. Le terrible changement de couleur, du bleu au gris, les tempêtes monstrueuses qui font que lorsque tu est arrivé a traverser un océan, tu as un sentiment, de respect, mais aussi tu sais qu’au fond tu n’es qu’un rescapé. Aussi la mer est admirable de beauté et de la cruauté du monde, n’oublions pas dépotoir aussi de nos trop nombreuses traversées.
Aussi merci d’avoir réveillé ce sentiment….
BT
UN tarbais écrivant sur la mer….c’est inédit!!!!
le bonjour de la mienne à côté!
EM
quel grand art,
c’est magnifique Isangrin,
sincèrement…
Sylvie, tout près de l’Atlantique
Salut,
Des critiques d’abord :
« Lorsque tu te répands en beuglements sonores,
On croirait un lion qui le sable dévore. »
Bizarrerie : les lions beuglent-ils ?
« les blancs moutons » : très banal intrus (et facilité inhabituelle) dans ce troupeau de vers globalement plus élevés.
Le dernier vers est le plus MA-GNI-FI-QUE
Et des applaudissements :
Je retrouve avec plaisir tes rimes sonores et la verve de ton Inspiration qui aime l’effort. Tu te creuses la tête en écrivant, et ça se sent.
A bientôt,
G.
100 % embruns
La note est salée
Ne pas sortir à découvert
Trève de grand n’importe quoi, je n’ai qu’un mot : remarquable !
🙂