Sur le mont chauve où se couchent les vents d’hiver,
Des vagues sombres tordent les troncs décharnés,
Et les pierres, nimbées d’une lueur austère,
Forment une ronde de fantômes morts-nés.
Livide, la lune verse ses larmes blanches
Qui s’amoncellent en silence sur les branches,
D’un vieux clocher noyé dans les brumes opales
S’échappe un tintement étouffé comme un râle.
Le gel des étoiles scintille sur les toits
Où tremblent en geignant les enfants de la nuit
Sur la toile se traîne l’épeire transie.
Auprès d’un calvaire où la souffrance tournoie,
Monte une complainte de pauvres égarés:
“Mon Dieu, mon Dieu, qui avons-nous abandonné?”.
- Vues1398
- Aime0
Commentaires rècents